Intermède entre 2 étapes autour du Cervin, histoire de varier les plaisirs (et de me laisser le temps de trier les photos) : une balade faite fin août, destinée à faire bouger un peu la fille de JL, une jeune geek de 10 ans, et à lui faire passer sa première nuit en refuge malgré ses craintes.
Vu les températures du moment, nous laissons la voiture au pied d'un arbre, histoire d'éviter de ne retrouver un four demain... Puis on démarre en douceur, sur le GR9. L'après midi touche à sa fin, les températures sont plutôt agréables.
Dès les premières montées, mademoiselle ralentit. Je n'ai pas pensé à lui prêter ma seconde paire de bâtons, un modèle "junior" de Go-Sport, réglable, qui lui conviendrait surement. Cela l'aurait-il aidé ? Je ne sais pas. La difficulté est plus morale que physique. Ce sera à essayer une prochaine fois.
La dernière fois que je suis montée au Prieuré, c'était dans une autre vie, il y a 17 ans déjà... A l'époque j'accumulais les problèmes. Besoin d'un peu de solitude pour me réconcilier avec mes souvenirs. Je pars devant, à mon rythme.
Dans un virage, je croise une famille étonnée de me voir monter à cette heure là et tout surprise d'apprendre que nous passerons la nuit au refuge. Apparemment cela ne leur viendrait pas à l'idée. Ou je n'ai pas la tête à ça. Au choix. Gentiment, la mère me prévient que nous ne serons pas seuls, qu'un jeune couple est à priori déjà installé. Nouvelle surprise que cela ne me gêne pas...
Je profite de mon avance et ramasse du bois pour la cheminée, puis attends les autres sur un banc presque incongru sur ce sentier.
Ils me rejoignent quelques minutes plus tard et la miss semble avoir enregistré qu'elle est tout à fait capable d'aller jusqu'en haut. Nous suivons ensemble les derniers lacets, à un rythme (presque) normal.
Arrivée au refuge, il fait presque nuit. Je savais qu'il avait été restauré, je suis impressionnée. Le simple (grand) abri est un devenu un vrai lieu d'accueil convivial. Merci à ceux qui ont permis cette transformation ou y ont participé.
Un jeune couple est en effet déjà là, en train de dîner. Rapides salutations. Ils ont déjà allumé un feu, je complète leur réserve de bois de ce que j'ai ramassé et qui ne sera pas inutile pour tenir toute la soirée. La température ne le justifie pas, mais un feu de bois, c'est toujours bon pour l'ambiance...
Ils se sont attribué une extrémité de la grande pièce, nous nous installons à l'autre.
Quelques discussions autour du feu, comme souvent centrées sur la bouffe (à croire qu'en parler améliore l'ordinaire type de rando...), puis tout le monde au lit. Nuit tranquille, nous sommes réveillés par le bruit des premiers promeneurs du jour à l'extérieur. Ils s'éloignent rapidement vers la croix, et nous attaquons le petit déjeuner. Les conversations tournent autour de souvenirs de randonnées pyrénéennes.
Il est temps de lever le camp. Séance balai, derniers regards à ces lieux qui donneraient presque envie de se faire moine, et c'est parti.
Depuis la brèche on voit jusqu'à Marseille malgré un temps légèrement voilé de brume. J'arrive même à repérer le quartier où j'habitais.
C'est notre tour de prendre la direction de la Croix. Beaucoup de monde bien que l'on soit un jour quelconque de la semaine. Nous ne nous attardons pas, d'autant que la miss a peur du vide, et longeons la crête.
Aujourd'hui, la lumière est vraiment belle.
Mais l'été a été chaud et sec, le buis a souffert, de nombreux pieds sont comme brûlés. Souhaitons qu'ils redémarrent.
JL essaie de s'envoler. A moins qu'il ne joue les oiseaux de mauvaise augure devant la centrale ?
L'hermitage de St Ser et le Refuge Baudino ne sont pas loin, un peu plus bas.
Il ne faut pas abuser des distances pour une première sortie, surtout dans ces terrains. Nous redescendons vers le Nord et la voiture par le sentier des plaideurs, assez technique lui aussi. La descente est lente, mais l'important est d'arriver en bas.
Une fois sur la piste, nous profitons du premier sentier pour couper à travers bois. L'avance se fait à l'estime. Trace de chasseurs, ou de sangliers ? La question se pose encore. Sans doute un peu des deux... Mais voici enfin la voiture, qui fait une heureuse : même si nous n'avons pas longé toute la crête, ça fait déjà beaucoup pour elle.
Quelques jours plus tard, nous repassons au Sud en voiture et lui montrons : "tu vois, tu étais là-haut, à la croix, et tu as marché sur toute cette longueur là !".
Et vous savez quoi ? Elle est très fière de sa balade, la demoiselle ! Evidemment. Demandez-lui ce qu'elle a fait cet été, et "j'ai monté la Sainte Victoire et dormi au refuge" sera dans le peloton de tête... Du moins si d'autres craintes ne la font pas taire...
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