Après cette nuit timidement passée au refuge, la journée s'annonce tranquille, car il n'est de doute façon pas prévu d'aller bien au delà de Breuil, soit quelque chose comme 4h de marche à en croire les topos.
Nous prenons donc notre temps. Petit déjeuner, discussions avec le gardien, ... Nous délirons un moment avec lui sur le fait qu'un sac à dos parait de plus en plus lourd au fur et à mesure de la journée quel que soit son poids initial alors que, en réalité, son poids réel diminue, sur les possibilités de lui associer des ballons gonflés à l'hélium, ... Un moment insouciant et complice comme je les aime.
Nous nous préparons à partir, vers 9h (oui, je sais, on devrait avoir honte...), lorsque nous voyons arriver un randonneur qui descend du col franchi hier. Français, parapentiste, il participe à une compétition en enchaînant des vols de quelque chose comme 60 km à travers les Alpes avant de rejoindre à pieds l'aire d'envol suivante, est parti ce matin de Prarayer vers 7h et vient donc d'arriver au refuge, avec 12 kg sur le dos... Je ne me prononce pas sur la performance de parapente, qui m'impressionne sans que je sois à même de la "juger". Mais je reste sidérée de celle de marche. OK, hier on a traîné, et perdu du temps dans le passage du col. Mais le trajet est donné pour 4h30 de marche effective (et encore, sans prendre en compte le détour que constitue le "nouveau sentier"), et il nous a fallu près de 8h en réel, 5 à 6h en marche effective, pour le réaliser. Alors le faire en un peu plus de 2h avec 12 kg sur le dos et en expliquant avoir traîné faute de pouvoir courir ? Clairement, nous ne jouons pas dans la même cours... J'en ris encore... Bref.
Dernier regard sur le refuge et sa "cabane au fond du jardin" (j'ai testé, à 3h du matin elle parait loin...).
On démarre enfin. Descente tranquille. Nous passons près d'une cabane indiquée sur la carte et sur laquelle nous n'avions pas osé compter hier soir, à tort... Non seulement elle est parfaitement utilisable, mais ressemble même à un petit nid très "cosy".
Nouvelle preuve du fait que nos craintes de ne pas trouver où se poser n'étaient pas fondées, nous passons auprès de quelques jolis points de bivouac possible bien avant la zone d'alpage occupée par les troupeaux. Clairement, nous aurions pu continuer un peu. Mais pas de regrets à avoir hormis d'avoir cédé à nos angoisses, la pause au refuge fut agréable et cela ne change pas grand chose à la distance à parcourir aujourd'hui.
Le sentier traverse ou longe de nombreux ruisseaux de montagne, j'adore !
Un coureur accompagné de son chien descend derrière nous et nous rattrape... C'est Flavio, le gardien du refuge. Nous le laissons passer puis le perdons (très) rapidement de vue. Visiblement, il connait le sentier mieux que par coeur... Nous le laissons filer, préférons admirer le paysage.
On arrive à la Fenestra de Tzignanaz,
où l'on retrouve des sentiers beaucoup plus pratiqués. Au col, nous rions avec une famille de promeneurs dont le père a (en vain) tenté de suivre le fils d'une vingtaine d'années à la course dans la montée... La mère, elle, les a depuis longtemps laissé jouer les coqs loin devant elle et n'arrive que plusieurs minutes plus tard, en se moquant d'eux.
Sur la suite du trajet, il sera rare que l'on reste seuls plus de quelques minutes et nous nous ferons régulièrement aborder par les personnes que nous croisons, curieuses de savoir quelle distance il leur reste à parcourir jusqu'au col...
Nous sommes visiblement sur un sentier de promenade péri-urbaine parcouru par des promeneurs très occasionnels. Ça change ! Mais il faut reconnaître que le paysage mérite le détour. La vue est superbe.
Au détour d'un virage, le Cervin apparaît enfin au dessus de Breuil.
Il fera son timide jusqu'au soir, à mâchouiller son petit nuage, ce qui ne l'empêche pas d'être imposant... Je comprends JL de le considérer comme l'un des plus beaux sommets des Alpes même si je ne le positionne pas dans mon peloton de tête d'un strict point de vue esthétique.
Le sentier descend rapidement dans la vallée.
Après les alpages, nous abordons un sous-bois.
Pause repas entre les arbres. Chose rare le midi, après le repas nous vidons quasiment les sacs à dos dans l'herbe, je ne sais plus pour quelle raison sans doute idiote. C'est évidemment le moment que choisit tout un troupeau de chèvres (et quelques chevreuils) sortis je ne sais d'où pour débarquer. En nous voyant, les chevreuils prennent le large. Quant à elles, les chèvres sont très intéressées par notre matériel et, bien que gentilles, manquent visiblement de délicatesse, ça risque de mal finir pour nos affaires... Nous serons ridicules quelques minutes en nous relayant pour les tenir à distance avec mes bâtons le temps de remballer rapidement... Non, nous ne frappons pas, nous contentons de les repousser un peu plus loin après avoir identifié les "meneuses". Au moins, nous aurons fait rire les quelques randonneurs passés par là pendant ce temps.
Nous descendons vers Perrere, ou nous jouons à nouveau les touristes et nous arrêtant dans un jardin public au bord du torrent. JL sort un bon livre (oui, il a osé...), et je profite des sanitaires pour faire un peu de lessive et de toilette : mes vêtements me collent à la peau à cause de la sueur et de la poussière, j'ai horreur de cela. Petite sieste au soleil, puis c'est reparti avec le legging sur les fesses et le pantalon finissant de sécher sur le sac à dos... Le ridicule ne tue pas et, après l'intermède des chèvres, je n'ai plus rien à perdre ! Rire.
Nous approchons de Breuil. Le sentier est de plus en plus péri-urbain, ressemble à une piste cyclable, nous croisons beaucoup de monde... Nous profitons du premier pont pour repartir dans les hauteurs en longeant un torrent jusqu'à passer au dessus de la forêt de pins qui domine le golf. Un sentier balisé nous ramène ensuite vers Breuil, à travers les alpages, par un chemin moins citadin et surtout plus agréable que le trajet "officiel" très routier. Comme prévu, plusieurs possibilités de bivouac mais il est encore tôt, nous aimerions en profiter pour faire un "p'tit tour en ville" et redescendons, sans lâcher le Cervin des yeux...
Centre de Breuil, station de ski typique... Le Cervin est là, dominant la ville, très proche (beaucoup plus qu'à Zermatt), omniprésent, et pourtant comme "oublié" : discussion entre copains à la terrasse des bars, courses diverses dans les centres commerciaux, retour des pistes de ski, etc. l'attention des gens est tournée vers autre chose.
Détour par un supermarché, on dîne de pain frais, de pâte à tartiner au saumon, de fromage et de fruits sur les tables de pique-nique disponibles à proximité. Ca change, et c'est bon !
Pas question de passer la nuit à l'hôtel bien que la lumière baisse rapidement, et pas envie de faire demi-tour vers les points de bivouac identifiés plus tôt, nous entamons la montée vers Plan Maison et le glacier du Théodule et trouvons rapidement notre bonheur, grâce à des marmottes attirant notre regard vers un sentier que nous n'aurions pas emprunté sinon. Le coin est sympa, avec une belle vue sur le Cervin qui aura décidément joué la star du jour. Seul défaut, l'absence d'eau sur place, mais nous avons fait le plein à Breuil et pourrons le refaire demain matin à Plan Maison.
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On démarre enfin. Descente tranquille. Nous passons près d'une cabane indiquée sur la carte et sur laquelle nous n'avions pas osé compter hier soir, à tort... Non seulement elle est parfaitement utilisable, mais ressemble même à un petit nid très "cosy".
Nouvelle preuve du fait que nos craintes de ne pas trouver où se poser n'étaient pas fondées, nous passons auprès de quelques jolis points de bivouac possible bien avant la zone d'alpage occupée par les troupeaux. Clairement, nous aurions pu continuer un peu. Mais pas de regrets à avoir hormis d'avoir cédé à nos angoisses, la pause au refuge fut agréable et cela ne change pas grand chose à la distance à parcourir aujourd'hui.
Le sentier traverse ou longe de nombreux ruisseaux de montagne, j'adore !
Un coureur accompagné de son chien descend derrière nous et nous rattrape... C'est Flavio, le gardien du refuge. Nous le laissons passer puis le perdons (très) rapidement de vue. Visiblement, il connait le sentier mieux que par coeur... Nous le laissons filer, préférons admirer le paysage.
On arrive à la Fenestra de Tzignanaz,
où l'on retrouve des sentiers beaucoup plus pratiqués. Au col, nous rions avec une famille de promeneurs dont le père a (en vain) tenté de suivre le fils d'une vingtaine d'années à la course dans la montée... La mère, elle, les a depuis longtemps laissé jouer les coqs loin devant elle et n'arrive que plusieurs minutes plus tard, en se moquant d'eux.
Sur la suite du trajet, il sera rare que l'on reste seuls plus de quelques minutes et nous nous ferons régulièrement aborder par les personnes que nous croisons, curieuses de savoir quelle distance il leur reste à parcourir jusqu'au col...
Nous sommes visiblement sur un sentier de promenade péri-urbaine parcouru par des promeneurs très occasionnels. Ça change ! Mais il faut reconnaître que le paysage mérite le détour. La vue est superbe.
Au détour d'un virage, le Cervin apparaît enfin au dessus de Breuil.
Il fera son timide jusqu'au soir, à mâchouiller son petit nuage, ce qui ne l'empêche pas d'être imposant... Je comprends JL de le considérer comme l'un des plus beaux sommets des Alpes même si je ne le positionne pas dans mon peloton de tête d'un strict point de vue esthétique.
Le sentier descend rapidement dans la vallée.
Après les alpages, nous abordons un sous-bois.
Pause repas entre les arbres. Chose rare le midi, après le repas nous vidons quasiment les sacs à dos dans l'herbe, je ne sais plus pour quelle raison sans doute idiote. C'est évidemment le moment que choisit tout un troupeau de chèvres (et quelques chevreuils) sortis je ne sais d'où pour débarquer. En nous voyant, les chevreuils prennent le large. Quant à elles, les chèvres sont très intéressées par notre matériel et, bien que gentilles, manquent visiblement de délicatesse, ça risque de mal finir pour nos affaires... Nous serons ridicules quelques minutes en nous relayant pour les tenir à distance avec mes bâtons le temps de remballer rapidement... Non, nous ne frappons pas, nous contentons de les repousser un peu plus loin après avoir identifié les "meneuses". Au moins, nous aurons fait rire les quelques randonneurs passés par là pendant ce temps.
Nous descendons vers Perrere, ou nous jouons à nouveau les touristes et nous arrêtant dans un jardin public au bord du torrent. JL sort un bon livre (oui, il a osé...), et je profite des sanitaires pour faire un peu de lessive et de toilette : mes vêtements me collent à la peau à cause de la sueur et de la poussière, j'ai horreur de cela. Petite sieste au soleil, puis c'est reparti avec le legging sur les fesses et le pantalon finissant de sécher sur le sac à dos... Le ridicule ne tue pas et, après l'intermède des chèvres, je n'ai plus rien à perdre ! Rire.
Nous approchons de Breuil. Le sentier est de plus en plus péri-urbain, ressemble à une piste cyclable, nous croisons beaucoup de monde... Nous profitons du premier pont pour repartir dans les hauteurs en longeant un torrent jusqu'à passer au dessus de la forêt de pins qui domine le golf. Un sentier balisé nous ramène ensuite vers Breuil, à travers les alpages, par un chemin moins citadin et surtout plus agréable que le trajet "officiel" très routier. Comme prévu, plusieurs possibilités de bivouac mais il est encore tôt, nous aimerions en profiter pour faire un "p'tit tour en ville" et redescendons, sans lâcher le Cervin des yeux...
Centre de Breuil, station de ski typique... Le Cervin est là, dominant la ville, très proche (beaucoup plus qu'à Zermatt), omniprésent, et pourtant comme "oublié" : discussion entre copains à la terrasse des bars, courses diverses dans les centres commerciaux, retour des pistes de ski, etc. l'attention des gens est tournée vers autre chose.
Détour par un supermarché, on dîne de pain frais, de pâte à tartiner au saumon, de fromage et de fruits sur les tables de pique-nique disponibles à proximité. Ca change, et c'est bon !
Pas question de passer la nuit à l'hôtel bien que la lumière baisse rapidement, et pas envie de faire demi-tour vers les points de bivouac identifiés plus tôt, nous entamons la montée vers Plan Maison et le glacier du Théodule et trouvons rapidement notre bonheur, grâce à des marmottes attirant notre regard vers un sentier que nous n'aurions pas emprunté sinon. Le coin est sympa, avec une belle vue sur le Cervin qui aura décidément joué la star du jour. Seul défaut, l'absence d'eau sur place, mais nous avons fait le plein à Breuil et pourrons le refaire demain matin à Plan Maison.
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