Mauvaise surprise au réveil, mon duvet est trempé aux pieds, ce que je n'ai pas senti plus tôt puisque j'avais les jambes légèrement repliées, comme souvent... C'est vrai qu'il a beaucoup plu cette nuit, mais la toile intérieure (chambre) de la tente est sèche et je ne vois pas de trace d'infiltration. Pourtant, il y a une flaque sur le tapis de sol dans un léger creux du terrain, comme par hasard au niveau de mes pieds et au delà de l'extrémité de mon matelas. Quant au sac de JL, il est mouillé aussi, mais a été relativement protégé par son matelas long.
Pour l'instant, je ne cherche pas à comprendre, et j'essaie de relativiser : rien d'autre n'est mouillé, j'ai bien dormi malgré tout, ... Mouai... A d'autres... Pour tout arranger, le ciel est toujours aussi bas et il pleut encore. Grrrrr !
Pas le cœur à traîner ni même à sortir l'un des réchauds, on avale quelques biscuits, et on remballe. Objectif : rejoindre le premier bar ouvert pour faire le point au sec.
Je ne sais plus si rentrer le sac de couchage dans son sac doit être nommé compression ou essorage... C'est en repliant les matelas que je comprends : à voir les traces, le tapis de sol est poreux dans toute la zone proche de l'entrée, là où une sangle passe dessous... Vieillissement du matériau, frottement ? Difficile à dire sur du matériel simplement emprunté et, à vrai dire, peu importe. Toujours est-il que sur ce sol gorgé d'eau, la capillarité a fait le reste et les matelas ont drainé la flotte vers ce léger creux du terrain à nos pieds...
Et là, je l'ai TRES mauvaise. Le tapis de sol, pour moi, c'est l'élément constitutif d'un abri, pour ne pas dire l'élément fondateur. Le seul dont je ne me sois jamais passé, même en dormant à la belle. Le seul qui n'ait pas le droit de me lâcher... Bref.
On démarre. Chemin type piste cyclable, entre le torrent et la route. Le coin est surement agréable sous le soleil mais là, j'ai l'humeur comme le temps : orageuse. Et dans ces cas là, le mieux est que je reste dans mon coin. Je laisse JL marcher devant et bougonne sous mon poncho, à m'énerver contre les limaces qui tapissent le sol. Difficile de ne pas en écraser. Beurk ! Pouvez pas aller voir plus loin si j'y suis, non ?
Le chemin s'éloigne un peu du torrent, longe une pâture. Les câlins d'une vache et de son veau me redonnent un peu le sourire. Braves filles ! Et comme si c'était lié, la pluie cesse, le ciel se dégage un petit peu, je replis le poncho. Enfin !
Juste 3km à faire, et nous sommes à St Niklaus. Direction le buffet de la gare, on réfléchit à la suite autour d'un bon café.
Soit nous stoppons là et prenons le train, soit nous remontons à l'Ouest vers Jungu, Grüben et la vallée de Tourtemagne par le col de l'Augstbord avant de filer vers Zinal.
Nous préférerions la seconde solution... En préparant nos vacances, la vallée de Tourtemagne nous avait paru belle. Mais au vu de l'état de nos finances et des tarifs des gîtes et refuges, ça repose sur notre capacité à bivouaquer et donc à faire sécher les sacs de couchage. Vu la durée de l'étape, cela demande à ne pas traîner en chemin entre 2 étendages et à ce que l'amélioration météo se confirme très largement... Pas gagné.
Je laisse JL partir à la chasse aux renseignements pendant que je transforme la terrasse (couverte) du buffet de la gare en séchoir... A voir la réaction de quelques habitués des lieux, je ne dois pas être la première. Curieux temps, où quelques rayons de soleil se montrent entre 2 averses. Impossible pour moi de déterminer comment ça va évoluer.
Retour de JL, ça sent le roussi : la relative éclaircie ne va pas durer. Quant aux sentiers, ça passe mais ils ont souffert des pluies, sont très ravinés, et le col est sous la neige. Impossible d'espérer battre des records de vitesse. Seule bonne nouvelle, les orages sont relativement localisés et la météo est meilleure plus à l'Ouest. La conclusion est simple, retour dans le Val d'Hérens. Au mieux on se promènera dans la vallée, au pire on reprendra la voiture pour aller voir ailleurs si le soleil existe encore et, de toute façon, nous n'avons plus que 2 ou 3 jours devant nous, alors autant en profiter au soleil !
C'est parti pour le train jusqu'à Sion avec un changement à Visp. Pas désagréable, finalement, d'admirer les paysages en position assise...
Le débit du torrent est impressionnant.
Surtout lorsqu'on le compare à son débit normal... Vous croyez qu'il a plu ?
Puis c'est le car postal jusqu'à Evolène. En montant dans le bus, je trébuche, me heurte la tête au piolet de JL juste devant moi... C'est malin ! Décidément, y'a des jours comme ça... Vive l'Arnica...
Arrivée à Evolène. Effectivement, le temps est meilleur. Nuageux mais sans plus, au moins pour l'instant. Joli village que nous n'avions qu'aperçu il y a quelques jours lors de notre arrivée en voiture, avec l'inévitable statue de chamois (dixit les gens du coin... moi, j'aurais plutôt dit un bouquetin !) en bonne place.
La priorité absolue est de faire sécher les sacs de couchage. Nous sortons tranquillement du village et nous arrêtons légèrement en surplomb de la route, sur un sentier bien orienté, bien aéré, et bordé d'une belle barrière de bois.
Séance étendage sur la barrière. On en profite pour déjeuner.
Quelques rayons de soleil s'invitent, le ciel se dégage plus ou moins, la vue est belle, ... Ça fait du bien !
Le sentier sur lequel nous nous sommes installés mène à la Via Ferrata, nous discutons un bon moment avec un adepte. Le monde est petit, il a vécu quelques années dans le Sud de la France, pas loin de chez nous. Nous discutons randonnées, escalade, ... Nous parlons de la Via Ferrata de Cavaillon, il nous indique quelques belles balades à faire dans le Valais, ...
Les sacs sont secs, je suis d'ailleurs assez surprise du (relatif) peu de temps que cela a pris, mais il faut dire que la compression avait représenté un bel essorage et que la météo a (enfin) été de notre côté...
On redémarre tranquillement. Nous sommes à proximité des Haudères où nous avions repéré un bar / magasin de sport / épicerie sympathique où j'aimerais faire 3 courses puisque la balade continue.
Une fois les courses faites, d'une certaine façon la journée commence enfin... Il serait temps, nous sommes déjà en milieu d'après midi. On quitte les Haudères vers Arolla par une piste qui passe entre quelques maisons puis grimpe (plus ou moins) doucement à flanc de vallée, en contrebas de la route.
J'ai besoin d'évacuer la tension accumulée dans la matinée, je pars devant, croise diverses personnes. Un papy qui descend vers les Haudères semble avoir des envies de bavarder, me demande si je vais à La Gouille (oui, c'est bien un G...), est tout surpris lorsque je précise continuer jusqu'à Arolla.
J'attends JL près d'un petit lac destiné à la pêche à l'entrée de La Gouille.
Nous plaisantons un moment avec des personnes occupées à installer une nouvelle pâture pour quelques chevaux, puis nous continuons en longeant le torrent. Après les alpages et moraines de ces derniers jours, il n'est pas désagréable de circuler sur ce terrain quasiment plat, presque marécageux par endroit, d'autant que le ciel est de plus en plus dégagé, surtout au Sud où nous allons.
En chemin, nous "admirons" un important éboulement sur les hauteurs. Même à cette distance, c'est le bruit qui nous a alertés. Les blocs qui descendent sont parfaitement visibles, sans parler du nuage de poussière. Il ne ferait pas bon être dans le couloir !
Le pont par lequel nous pensions traverser n'a apparemment pas résisté aux crues... C'est parti pour un passage à gué, pieds nus. Pas chaude, la flotte !...
Nous remontons ensuite rapidement sur Arolla, histoire de rapporter les crampons au magasin de sport avant la fermeture (nous arrivons d'ailleurs juste à temps).
Puis direction la voiture. La boucle est bouclée, même si c'est un peu plus tôt et un peu plus motorisé que ce que nous avions envisagé. Ça fait bizarre de se retrouver là. Comme si nous n'étions partis qu'hier, il y a très longtemps... On ne revient jamais totalement indemne d'une randonnée en montagne.
Plaisir de remettre un jean et de simples sandales après un brin de toilette de chat... Et direction les Haudères. Au programme, raclette à volonté dans un restau repéré en passant quelques heures plus tôt. Depuis plusieurs jours l'envie ne nous a pas quitté, la faute aux guides du Cervin...
Un bon morphalage plus tard, qui nous a laissé le temps de sympathiser avec la patronne du restaurant, nous discutons avec elle de l'évolution des modes de vie en montagne ces dernières décennies et de ses conséquences sur l'environnement : entretien des chemins, des forêts, ... Gentiment, elle nous indique des coins, à une petite heure à pieds du village, où nous pourrions bivouaquer sans problème malgré l'interdiction théorique.
Il fait nuit noire, ce ne sera pas pour ce soir. On se gare dans un coin isolé et tranquille à la sortie du village, et dodo dans la voiture.
Retour au sommaire.
Pour l'instant, je ne cherche pas à comprendre, et j'essaie de relativiser : rien d'autre n'est mouillé, j'ai bien dormi malgré tout, ... Mouai... A d'autres... Pour tout arranger, le ciel est toujours aussi bas et il pleut encore. Grrrrr !
Pas le cœur à traîner ni même à sortir l'un des réchauds, on avale quelques biscuits, et on remballe. Objectif : rejoindre le premier bar ouvert pour faire le point au sec.
Je ne sais plus si rentrer le sac de couchage dans son sac doit être nommé compression ou essorage... C'est en repliant les matelas que je comprends : à voir les traces, le tapis de sol est poreux dans toute la zone proche de l'entrée, là où une sangle passe dessous... Vieillissement du matériau, frottement ? Difficile à dire sur du matériel simplement emprunté et, à vrai dire, peu importe. Toujours est-il que sur ce sol gorgé d'eau, la capillarité a fait le reste et les matelas ont drainé la flotte vers ce léger creux du terrain à nos pieds...
Et là, je l'ai TRES mauvaise. Le tapis de sol, pour moi, c'est l'élément constitutif d'un abri, pour ne pas dire l'élément fondateur. Le seul dont je ne me sois jamais passé, même en dormant à la belle. Le seul qui n'ait pas le droit de me lâcher... Bref.
Photo du Net |
On démarre. Chemin type piste cyclable, entre le torrent et la route. Le coin est surement agréable sous le soleil mais là, j'ai l'humeur comme le temps : orageuse. Et dans ces cas là, le mieux est que je reste dans mon coin. Je laisse JL marcher devant et bougonne sous mon poncho, à m'énerver contre les limaces qui tapissent le sol. Difficile de ne pas en écraser. Beurk ! Pouvez pas aller voir plus loin si j'y suis, non ?
Photo du Net |
Le chemin s'éloigne un peu du torrent, longe une pâture. Les câlins d'une vache et de son veau me redonnent un peu le sourire. Braves filles ! Et comme si c'était lié, la pluie cesse, le ciel se dégage un petit peu, je replis le poncho. Enfin !
Juste 3km à faire, et nous sommes à St Niklaus. Direction le buffet de la gare, on réfléchit à la suite autour d'un bon café.
Photo du Net |
Soit nous stoppons là et prenons le train, soit nous remontons à l'Ouest vers Jungu, Grüben et la vallée de Tourtemagne par le col de l'Augstbord avant de filer vers Zinal.
Nous préférerions la seconde solution... En préparant nos vacances, la vallée de Tourtemagne nous avait paru belle. Mais au vu de l'état de nos finances et des tarifs des gîtes et refuges, ça repose sur notre capacité à bivouaquer et donc à faire sécher les sacs de couchage. Vu la durée de l'étape, cela demande à ne pas traîner en chemin entre 2 étendages et à ce que l'amélioration météo se confirme très largement... Pas gagné.
Je laisse JL partir à la chasse aux renseignements pendant que je transforme la terrasse (couverte) du buffet de la gare en séchoir... A voir la réaction de quelques habitués des lieux, je ne dois pas être la première. Curieux temps, où quelques rayons de soleil se montrent entre 2 averses. Impossible pour moi de déterminer comment ça va évoluer.
Retour de JL, ça sent le roussi : la relative éclaircie ne va pas durer. Quant aux sentiers, ça passe mais ils ont souffert des pluies, sont très ravinés, et le col est sous la neige. Impossible d'espérer battre des records de vitesse. Seule bonne nouvelle, les orages sont relativement localisés et la météo est meilleure plus à l'Ouest. La conclusion est simple, retour dans le Val d'Hérens. Au mieux on se promènera dans la vallée, au pire on reprendra la voiture pour aller voir ailleurs si le soleil existe encore et, de toute façon, nous n'avons plus que 2 ou 3 jours devant nous, alors autant en profiter au soleil !
C'est parti pour le train jusqu'à Sion avec un changement à Visp. Pas désagréable, finalement, d'admirer les paysages en position assise...
Le débit du torrent est impressionnant.
Surtout lorsqu'on le compare à son débit normal... Vous croyez qu'il a plu ?
Photo du Net |
Puis c'est le car postal jusqu'à Evolène. En montant dans le bus, je trébuche, me heurte la tête au piolet de JL juste devant moi... C'est malin ! Décidément, y'a des jours comme ça... Vive l'Arnica...
Env 10km, D+ 700m, D- 100m Trace reconstituée |
Arrivée à Evolène. Effectivement, le temps est meilleur. Nuageux mais sans plus, au moins pour l'instant. Joli village que nous n'avions qu'aperçu il y a quelques jours lors de notre arrivée en voiture, avec l'inévitable statue de chamois (dixit les gens du coin... moi, j'aurais plutôt dit un bouquetin !) en bonne place.
La priorité absolue est de faire sécher les sacs de couchage. Nous sortons tranquillement du village et nous arrêtons légèrement en surplomb de la route, sur un sentier bien orienté, bien aéré, et bordé d'une belle barrière de bois.
Séance étendage sur la barrière. On en profite pour déjeuner.
Quelques rayons de soleil s'invitent, le ciel se dégage plus ou moins, la vue est belle, ... Ça fait du bien !
Le sentier sur lequel nous nous sommes installés mène à la Via Ferrata, nous discutons un bon moment avec un adepte. Le monde est petit, il a vécu quelques années dans le Sud de la France, pas loin de chez nous. Nous discutons randonnées, escalade, ... Nous parlons de la Via Ferrata de Cavaillon, il nous indique quelques belles balades à faire dans le Valais, ...
Les sacs sont secs, je suis d'ailleurs assez surprise du (relatif) peu de temps que cela a pris, mais il faut dire que la compression avait représenté un bel essorage et que la météo a (enfin) été de notre côté...
On redémarre tranquillement. Nous sommes à proximité des Haudères où nous avions repéré un bar / magasin de sport / épicerie sympathique où j'aimerais faire 3 courses puisque la balade continue.
Une fois les courses faites, d'une certaine façon la journée commence enfin... Il serait temps, nous sommes déjà en milieu d'après midi. On quitte les Haudères vers Arolla par une piste qui passe entre quelques maisons puis grimpe (plus ou moins) doucement à flanc de vallée, en contrebas de la route.
J'ai besoin d'évacuer la tension accumulée dans la matinée, je pars devant, croise diverses personnes. Un papy qui descend vers les Haudères semble avoir des envies de bavarder, me demande si je vais à La Gouille (oui, c'est bien un G...), est tout surpris lorsque je précise continuer jusqu'à Arolla.
J'attends JL près d'un petit lac destiné à la pêche à l'entrée de La Gouille.
Nous plaisantons un moment avec des personnes occupées à installer une nouvelle pâture pour quelques chevaux, puis nous continuons en longeant le torrent. Après les alpages et moraines de ces derniers jours, il n'est pas désagréable de circuler sur ce terrain quasiment plat, presque marécageux par endroit, d'autant que le ciel est de plus en plus dégagé, surtout au Sud où nous allons.
En chemin, nous "admirons" un important éboulement sur les hauteurs. Même à cette distance, c'est le bruit qui nous a alertés. Les blocs qui descendent sont parfaitement visibles, sans parler du nuage de poussière. Il ne ferait pas bon être dans le couloir !
Le pont par lequel nous pensions traverser n'a apparemment pas résisté aux crues... C'est parti pour un passage à gué, pieds nus. Pas chaude, la flotte !...
Nous remontons ensuite rapidement sur Arolla, histoire de rapporter les crampons au magasin de sport avant la fermeture (nous arrivons d'ailleurs juste à temps).
Puis direction la voiture. La boucle est bouclée, même si c'est un peu plus tôt et un peu plus motorisé que ce que nous avions envisagé. Ça fait bizarre de se retrouver là. Comme si nous n'étions partis qu'hier, il y a très longtemps... On ne revient jamais totalement indemne d'une randonnée en montagne.
Plaisir de remettre un jean et de simples sandales après un brin de toilette de chat... Et direction les Haudères. Au programme, raclette à volonté dans un restau repéré en passant quelques heures plus tôt. Depuis plusieurs jours l'envie ne nous a pas quitté, la faute aux guides du Cervin...
Un bon morphalage plus tard, qui nous a laissé le temps de sympathiser avec la patronne du restaurant, nous discutons avec elle de l'évolution des modes de vie en montagne ces dernières décennies et de ses conséquences sur l'environnement : entretien des chemins, des forêts, ... Gentiment, elle nous indique des coins, à une petite heure à pieds du village, où nous pourrions bivouaquer sans problème malgré l'interdiction théorique.
Il fait nuit noire, ce ne sera pas pour ce soir. On se gare dans un coin isolé et tranquille à la sortie du village, et dodo dans la voiture.
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